Non classifié(e) | Filae /ressources/ Vos origines vont vous étonner Tue, 05 Jan 2021 15:32:11 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.5.5 Accès gratuit: reconstitution de l’état civil de Paris /ressources/acces-gratuit-reconstitution-etat-civil-paris/ Thu, 08 Oct 2020 06:44:56 +0000 /ressources/?p=9032

Des ancêtres parisiens ? Consultez gratuitement la reconstitution de l'état civil de Paris (1798-1860).

du 8 au 11 octobre 2020

reconstitution de l'état civil de Paris

 

 

La reconstitution de l’état civil de Paris

parisA partir de 1924, le généalogiste successoral Maurice Coutot entame un relevé systématique des actes de naissances, mariages et décès conservés dans les paroisses du diocèse de Paris et proche banlieue, datant du XIXe siècle.
Au total, plus d'1 million d'actes sont compilés permettant de retrouver une trace des parisiens.
En effet, les registres d'état civil antérieurs à 1859 disparaissent en fumée (ainsi que le double) en mai 1871, lors des incendies de l'Hôtel de Ville et du Palais de Justice.
Ces fiches aujourd’hui numérisées et indexées sont accessibles grâce à une recherche nominative.
Notez que pour un mariage, vous avez généralement une fiche pour l'épouse et une pour l'époux.

 

Comment en profiter ?
1 Lancez une recherche
2 L’icône Mention gratuit vous indique les collections accessibles gratuitement aujourd’hui
3 Vous pouvez aussi activer le filtre : collection gratuite

 

paris-etat-civil

 

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Interview de Valérie Arnold-Gautier présidente de la Fédération Française de Généalogie /ressources/interview-de-valerie-arnold-gautier/ Tue, 08 Oct 2019 08:06:26 +0000 /ressources/?p=6233

De son parcours personnel aux enjeux de la généalogie, découvrez Valérie Arnold-Gautier, nouvelle présidente de la Fédération Française de Généalogie.

 

Valérie, pouvez-vous nous présenter votre parcours généalogique qui vous amène aujourd’hui à la tête de la FFG ?

Valérie Arnold Gautier J’ai démarré la généalogie très jeune, adolescente. Je suis rentrée au cercle généalogique de Paris grâce à un parrainage en 1983. Progressivement, j’ai appris ce qu’était la généalogie. J’ai participé au premier cours vidéo, filmé sur VHS ! C’était au moment où la Fédération changeait de main avec Gaston Sagot. La Bibliothèque généalogique et l’amicale de la généalogie qui sont apparues et ont permis à tous de progresser

Par la suite, j'ai été embauchée aux éditions Christian en tant que secrétaire de rédaction pour -Magazine où je tenais notamment la rubrique « Le tour de France des Archives ». J’ai également travaillé pour Histoire et Généalogie. En parallèle, j’ai fondé le Cercle Généalogique de Conflans-Sainte-Honorine et de la Batellerie. L’association est membre de l’Union Généalogique Francilienne dont j’ai été vice-présidente puis présidente. Je suis également l’auteur  d’un ouvrage : L’ABC de la généalogie.

Puis j’ai rejoint  la Fédération. J’ai été trésorière adjointe lors du mandat de Jean Morichon. Auparavant, j’ai aussi aidé la Confédération Internationale de généalogie.

Pouvez-vous présenter la Fédération ? Son rôle et le travail effectué par ses animateurs ?

fédération française de généalogieLa Fédération est une grande dame fondée en 1968 par le Duc de la Force. Il était archiviste-paléographe. Attention, son souhait n’était pas de mettre en valeur la noblesse française mais au contraire de favoriser la généalogie pour tous. Pour lui, tout Français devait pouvoir faire sa généalogie. Aujourd’hui, je veux, en tant que présidente, revenir à ce grand principe fondateur. La fédération s’est développée et a essayé de démocratiser la généalogie notamment lorsque les associations ont commencé à dépouiller les registres d’état civil et paroissiaux. Grâce à la Fédération, les Archives de France ont contribué au financement de ces dépouillements en mettant des ordinateurs à disposition des cercles. C’est ensuite que des sociétés comme Swic (NDLR : fusionnée avec Filae en 2007) ont été créées et ont développé des services minitels  qui ont permis aux associations de financer l’achat de matériel et d'embaucher des salariés.

La Fédération Française de Généalogie c’est la première fédération au monde (plus de 150 associations actuellement) mais il faut continuer de re-fédérer notamment les associations qui sont parties et celles qui se sont créées. Nous devons tous nous mettre ensemble afin de développer la généalogie notamment par le biais d’une base de données commune. Cela aidera les associations à avoir une vitrine sur internet.

Quels sont les prochains événements de la Fédération ?

congrès de généalogie en CorseIl y en a plein… le congrès national en Corse en Octobre qui sera marqué par  une nouvelle image, l’organisation d’un grand salon et également la programmation des colloques On apporte une attention toute particulière aux colloques et à l’animation culturelle sur les recherches généalogiques en Corse qui sont particulières.

La Fédération sera également présente à Roostech Londres en  octobre avec un stand Maison de la généalogie (française) et peut être aux Etats-Unis en mars prochain. Cela permettra aux anglophones qui ont des origines françaises de connaître les associations françaises.

Le salon de Soubise aux Archives nationales (Gene@) revient aussi ; une nouvelle formule sera proposée notamment pour présenter les ressources parisiennes.

On lance aussi les mercredis de la Fédération avec des cafés littéraires tous les mois, des jeux pour les jeunes avec des challenges. Il y a d’autres idées comme des visites thématiques où l’on ferait revivre nos ancêtres. Les généalogistes sont des historiens de la famille.

Il faut des rencontres pour se retrouver dans des moments conviviaux. Les associations ont eu énormément d’activités pendant les Journées Européennes du Patrimoine. La Fédération a été présente sur deux sites à Paris, au Service Historique de la Défense à Vincennes et à l’hôtel des Invalides.

D’après  vous, quelles sont les relations possibles entre les associations et les professionnels de la généalogie ?

Il faut absolument que l’on fasse des partenariats pour dynamiser la généalogie et, par exemple, organiser des événements. Quand un site commercial français vit bien, c’est que la généalogie se porte bien en France.

Concernant les généalogistes professionnels, nous avons lancé un partenariat avec notamment un chargé de mission qui est généalogiste professionnel mais qui est aussi bénévole au sein d’une association fédérée. Le Souvenir français nous a demandé si on pouvait travailler à leur grand projet pour la guerre de 1870. Il apporte ainsi son expertise.

L’autorisation des tests ADN généalogiques est en discussion. Quel est l’avis de la Fédération et des associations sur l’ADN et son autorisation en France ?

Il semble nécessaire qu’à l’occasion de la révision de la loi de bioéthique les tests soient autorisés en France. C’est un sujet d’intérêt général. En effet, un Français qui fait actuellement un test pour connaître ses origines est passible d’une amende. Il est, de plus, dommage que les données partent à l’étranger et que des instituts français comme Pasteur soient obligés de les racheter. C’est ma position, d’autres ne l’ont pas forcément mais je pense qu’une majorité est d’accord avec cet avis

Avez-vous quelque chose à ajouter ?

La Fédération se porte bien et j’espère que tous les projets que nous avons vont se concrétiser !

Nous remercions vivement Valérie Arnold Gautier pour cet entretien. Vous trouverez toutes les informations sur la Fédération à cette adresse : https://www.genefede.eu/

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Interview de Nathalie Jovanovic-Floricourt auteur de l’ADN un outil généalogique /ressources/interview-de-nathalie-jovanovic-floricourt-auteur-de-ladn-un-outil-genealogique/ Fri, 27 Sep 2019 08:41:57 +0000 /ressources/?p=6087

Rencontre avec Nathalie Jovanovic-Floricourt auteur de « l’ADN un outil généalogique » paru aux éditions Archives et Culture.  

 

Vous avez commencé à vous intéresser à la généalogie génétique en 2008, votre livre est le fruit de 10 ans d’expérience. Qu’avez-vous découvert en faisant analyser votre ADN ?

Nathalie Jovanovic FloricourtTout d’abord, les origines ethniques bien entendu. Je savais que j’avais des origines multiculturelles. Mon père était en effet serbe et ma mère créole réunionnaise. J’ai donc des origines assez mélangées, de l’Europe de l’est pour mon père, et par ma mère de toute l’Europe quasiment : française, portugaise, allemande, italienne, hollandaise, belge, malgache et aussi indienne, entre autres.

L’analyse ethnique a confirmé cela et des précisions que je ne connaissais pas ont été apportées : des origines russes et d’autres pays, tout cela bien sûr avec plus ou moins de fiabilité. Je me suis donc penchée sur la question afin de savoir pourquoi il y avait des différences d’analyses entre les différents laboratoires. Je voulais pouvoir interpréter les résultats et savoir comment cela fonctionnait de manière générale.

Cela m’a permis aussi de rencontrer des cousins génétiques, donc d’être mise en relation avec des personnes dans le monde entier qui partagent une partie de mes chromosomes et d’essayer de retrouver les ancêtres communs par lesquels nous étions reliés.

Cela permet donc d’étoffer son histoire familiale et peut-être aussi de revoir certaines idées que l’on a sur sa généalogie ?

découverte de l'ADNExactement, c’est là où on est confronté à la réalité et une des difficultés est de comprendre comment l’ADN fonctionne aussi. Déjà lorsque j’ai eu les résultats, on m’a indiqué qu’en tant que femme je ne pouvais avoir les ancêtres de mon père. Je découvrais pourtant des cousins génétiques dans les résultats qui ne pouvaient être reliés à ma mère puisqu’ils étaient d’Europe de l’Est. Il a fallu donc comprendre comment fonctionnait l’ADN, que j’apprenne qu’il y avait plusieurs types de tests ADN avec des informations différentes mais à quel niveau et avec quelle ancienneté ? Au début, cela a été difficile car les seules informations disponibles provenaient des Etats-Unis, en anglais et souvent pour des spécialistes !

A partir de là, j’ai fait d’autres tests dans d’autres laboratoires, comme le test mitochondrial, l’ancêtre féminine la plus lointaine, la mère de ma mère, etc. Il aurait fallu que je fasse tester mes parents pour avoir plus de détails et de précisions.

Un préjugé récurrent est l’idée que nos ancêtres ne « bougeaient pas ». C’est faux lorsque l’on voit les résultats et les cousins génétiques qui habitent un peu partout dans le monde. J’ai donc été extrêmement surprise et cela m’a poussé à replonger dans l’histoire en lisant des livres pour comprendre à quel point l’Europe de l’Est était une mosaïque de peuples différents qui s’était beaucoup dispersé, obligé d’émigrer au fil des guerres. J’ai retrouvé aussi des personnes affiliées à mes ancêtres malgaches aux Etats-Unis, notamment dans les Etats du sud, des ancêtres dont les descendants sont devenus esclaves aux Etats-Unis et à la Réunion donnant naissance à des lignées différentes.

On peut donc se retrouver avec des cousins à l’autre bout du monde ?

Oui y compris lorsque l’on est français. J’ai des ancêtres français de métropole aussi (bretons, marseillais…) des quatre coins de la France qui sont partis à la Réunion, l’ile Bourbon à l’époque, et dans d’autres pays. J’ai retrouvé d’autres branches à l’étranger, dans des pays anglophones plus ouverts aux tests ADN.

Les motivations des personnes testées sont variées, certains le font uniquement par curiosité, pour les origines ethniques, en ne connaissant rien de l’histoire de leur famille, pas même parfois les noms de leurs grands-parents !

Ils n’ont pas fait de recherches généalogiques dans les archives et n’en feront peut-être jamais. Certains croyaient qu’ils allaient trouver leurs données généalogiques facilement, un arbre généalogique fourni tout fait. Ils découvrent la discipline et ne savent pas comment procéder pour utiliser les données et ne vont peut-être pas y consacrer le temps nécessaire.

Il y a aussi les généalogistes passionnés qui découvrent ce nouvel outil pour trouver des informations et faire des recoupements avec ce qu’ils savent de leur arbre généalogique.

Votre livre pour vous, c’est un aboutissement ou une étape ?

C’est une étape, déjà parce que c’est le premier et le seul livre qui existe sur la généalogie génétique de façon très pratique. C’est ce que je voulais, je suis avant tout une généalogiste de 30 ans, 32 ans en fait cela passe vite !

guide adn un outil genealogique 2e editionJ’ai commencé, j’avais 18 ans, une passionnée ! On met le nez dedans et on veut avoir des réponses. Je voulais savoir d’où venaient mes ancêtres. Il y avait une légende familiale, un marronnier, un classique en généalogie. Notre ancêtre Floricourt était un noble qui aurait vendu sa particule à la Révolution. Je suis partie à la recherche de ce Floricourt que j’ai découvert être le fils d’une ancienne esclave qui n’avait jamais eu de particule. En fait Floricourt était un prénom au 18e siècle ! Le père européen n’était pas déclaré, je l’ai retrouvé, il vivait en concubinage mais n’avait pas épousé la mère. Elle a donné des prénoms différents (Fayel, Elphège, Héloïse…) comme nom de famille à ses enfants. Il n’y a jamais eu de noble dans la famille, en tout cas pas de ce côté-là. Je suis tombée dans le virus de la généalogie avec cette recherche qui a pris du temps et du coup j’ai découvert toutes les autres branches, les Nourry de Bretagne, les Dugain, les Grondin, les Payet, les Fontaine…

La génétique est un outil de la généalogie, d’où le titre de l’ouvrage, un outil en plus de la recherche qui peut contredire la généalogie déclarative des actes comme cela peut confirmer ou apporter un autre éclairage.

Par exemple, pour retrouver un père naturel comme pour une arrière-grand-mère maternelle, les origines ethniques m’indiquent qu’il peut être d’origine britannique, irlandaise. En effet, a priori, personne d’autres dans mon arbre ne correspond. Je dis bien a priori puisque cela peut être un ancêtre non déclaré avec un lien adultérin. En fait, on repart sur ses recherches pour confirmer ou pour combler des trous ou peut-être pour infirmer en partie sa généalogie. Cela nécessite d’avoir du temps et des cousins génétiques suffisamment nombreux avec qui on peut comparer sa généalogie.

Par la généalogie génétique on trouve des origines géographiques mais ce qui est intéressant en plus c’est comparer son ADN avec d’autres personnes.

Exactement pour trouver des correspondances avec ses cousins génétiques, toute la famille, des cousins du 1er degré ou avec des arrières arrières arrières grands-parents en commun.  On me dit souvent que l’on ne trouvera rien puisque les ancêtres n’ont pas bougé du village. En fait, plus on lit et plus aussi on devient historien spécialisé de son petit village par exemple. On va peut-être découvrir qu’il y avait des migrations, des métiers « volants », c’est-à-dire saisonniers qui peuvent avoir eu des relations et donc apporter son ADN différent. On dit souvent que les marins ont une femme dans chaque port et bien grâce à la génétique, je vais vous demander « Et combien d’enfants ? » Ce seront vos cousins génétiques que vous allez retrouver avec une interrogation : d’où provient ce lien familial inconnu ?

Il y a aussi des migrations, des gens qui fuient les régions à cause des guerres, les soldats ennemis ayant transités par la région. En fait on se rend compte que toute l’histoire humaine est faite de migrations, plus ou moins courtes, plus ou moins longues : fuites suite aux guerres, fuites dues à la misère, la famine. Des petits groupes d’étrangers ont pu arriver parfois dans une région et s’y installer, se fondant parmi la population sur place, quitte à changer de nom pour le « franciser ». La terre finalement n’est qu’une histoire de migrations.

Par exemple, Guillaume Le Conquérant a conquis l’Angleterre avec des normands ayant fait souche, ils ont des descendants là-bas. Lorsque l’on dit que des français ont des origines « britanniques-irlandaises » c’est peut-être lié aux panels plus détaillés que l’on a des anglais, ce qui manque en France. En fait ces origines britanniques irlandaises sont peut-être liées aux normands installés en Grande-Bretagne. Les français du Sud qui sont proches de la frontière espagnole ont plus de liens avec la péninsule ibérique qu’avec des français du Nord de la France. Il ne faut pas voir les origines ethniques comme lié à un pays et une nationalité mais à une zone géographique constituée d’une multitude de migrations, d’influences et de mélanges divers.

Actuellement, les tests ADN pour la généalogie sont interdits en France et c’est pour cela que l’on a peu de détails par région des origines. Si cela se développe, lorsque l’on a un ancêtre qui a par exemple un patronyme particulier et rare dans la région mais présent ailleurs. On pourrait peut-être confirmer des hypothèses ?

Oui, tout à fait. Par exemple, le chromosome Y ce que je nomme une « voie royale », une chance pour les hommes. Le chromosome Y,  que seuls les hommes ont, est hérité du père à l’identique. Tous les hommes de la branche du chromosome Y vont en hériter. Un français, par l’analyse de son chromosome Y de son haplogroupe particulier a découvert que son ancêtre dans la Sarthe, il me semble au Mans, était en fait espagnol d’origine, arrivé vers 1470 environ. Il avait réussi à retrouver par sa généalogie cet ancêtre. Il y avait des échanges marchands à cette époque avec des espagnols dont un s’était installé  au Mans finalement. Le nom ne permettait pas d’identifier l’origine mais par l’identification du chromosome Y, il a retrouvé son origine espagnole avec un cousin génétique installé dans un autre pays européen.

On manque de panels en France. C’est interdit en France mais c’est un peu hypocrite puisque certains laboratoires vendent en France ces tests génétiques à des fins généalogiques. Aujourd’hui ce qui bloque le plus en France, c’est la base ethnique. En France, par rapport à l’histoire spécifique et aux surveillances de la CNIL, c’est ce qui pose problème puisqu’on ne doit pas le spécifier. Il y a aussi l’aspect bioéthique. Je réfute le terme de « test ADN récréatif » donnant l’impression d’un usage superficiel, pour s’amuser. Ce n’est pas une collection de timbres ! Le test ADN de nos origines, c’est un droit, c’est notre patrimoine.

Les tests ADN, c’est une recherche historique, familiale ?

Oui exactement  C’est quelque chose de profond et d’important. C’est vrai qu’il y a des interrogations mais la France s’érige en village gaulois en s’opposant aux tests ADN. Au salon de généalogie à Paris, j’ai été surprise par le nombre de gens qui ont fait le test depuis de nombreuses années, me remerciant car avec le livre ils comprenaient enfin les résultats et savaient maintenant comment les utiliser dans leur démarche généalogique.

Il y a une envie, une volonté des français d’en savoir plus et de faire des tests ADN. La loi française est « fantomatique » puisque les vrais tests génétiques interdits sont les tests médicaux, prescrits par un médecin, et les tests de paternité. Pour ce dernier, seul un juge peut l’ordonner afin de comparer deux ADN. Un test génétique personnel provient d’une volonté individuelle pour analyser son propre ADN. On ne peut pas l’interdire et d’ailleurs aucun autre pays de l’Union européenne ne l’interdit. Il y a des laboratoires partout dans l’Union européenne sauf en France. On donne du coup son ADN à des laboratoires étrangers et notre patrimoine génétique part à l’étranger.

Est-ce qu’on ne peut pas faire le parallèle avec les questions que l’on se posait il y a quelques années avec la mise en ligne de son arbre sur internet ? La mise en ligne de sa généalogie apparaît positive aujourd’hui pour comparer son arbre et trouver des cousins et des pistes.

C’est toujours la même chose il y a un effet positif au partage des données et un côté négatif potentiellement avec la découverte peut-être d’un secret de famille. Mais la découverte d’un secret de famille peut aussi être un soulagement, au contraire.

Cela peut éclairer son histoire de façon différente et si on aborde la psychogénéalogie, que je nommerai désormais psychogénétique, peut-être de comprendre aussi, parce que l’on hérite d’une certaine mémoire génétique, des études scientifiques le démontrent.

L’ADN est ou outil qui apporte d’autres éléments, d’autres informations que l’on peut creuser ou non. Aux personnes qui m’indiquent que le test peut-être dangereux, je leur indique de ne pas le faire, ce n’est pas une obligation. A chacun de choisir ou non ! C’est la liberté. Pour les généalogistes qui ont un ancêtre inconnu, c’est une immense frustration et la génétique peut être potentiellement la seule solution.

La génétique ne va pas donner l’identité de ce père inconnu, son nom et prénom.

Il  y a une technique, la triangulation, c’est-à-dire de comparer les résultats génétiques avec ses cousins génétiques afin de retrouver les ancêtres en commun et à partir de cette branche de redescendre pour retrouver la personne concernée. Ce qui est important, c’est que l’on va uniquement se faire tester soi. Nous pouvons aussi paramétrer les comptes avec des options de confidentialité, pour ne pas être identifié.

L’idéal est de tester d’autres membres de sa famille ? Les ascendants ?

Oui, les ascendants si c’est possible, c’est 2 générations supplémentaires d’informations : parents, grands oncles, grandes tantes. Ce sont tous les recoupements, un travail de détective, qui permettent de savoir quelle part d’ADN on a d’une branche et donc de retrouver l’ancêtre manquant. Même si on est une femme et que l’on n’a pas le chromosome Y, on peut retrouver l’information en demandant à un oncle, un cousin, arrière petit cousin de se faire tester par exemple. Ensuite à chacun de partager ou non ses résultats et son arbre généalogique.

On peut avoir peur de l’utilisation de son ADN. On évoque par exemple des mutuelles qui détermineraient  les risques médicaux et donc le paiement de sa cotisation

Les données génétiques peuvent être vendues à des laboratoires pour des études scientifiques (cancer…) mais toujours anonymement.  Cela fait avancer la recherche médicale, c’est important et précieux. Par contre, l’utilisation par des mutuelles par exemple est interdite aux Etats-Unis et en Union Européenne aussi afin de protéger les utilisateurs.

Aux Etats-Unis, une majorité de personnes n’auraient pas fait de test génétique si les résultats pouvaient être transmis ou exiger par les mutuelles.

On doit protéger ces données et l’Union Européenne le fait. Il faut que cela continue et que l’on soit vigilant sur le sujet. Il ne faut pas le nier, c’est une vraie problématique. Nos données pourraient être utilisées à mauvais escient. Le faire dans un laboratoire de généalogie génétique contraint par la loi est la meilleure façon. Il serait mieux que cela soit un laboratoire français afin que le cadre légal français s’applique.

Cela ferait aussi avancer la recherche médicale française qui paye très cher l’accès à ses résultats génétiques, si on nous permettait de donner anonymement et gratuitement ces données à la Recherche française.

L’ADN un outil généalogique

guide adn un outil genealogique 2e editionCe guide donne donc les clefs pour comprendre toutes les possibilités de ce formidable outil généalogique qu’est l’ADN. L’auteur détaille les différents tests disponibles (test mitochondrial, autosomal ou sur le chromosome Y…), les lieux où ils peuvent être réalisés et explique précisément comment lire et comprendre les résultats de ces tests. L’aspect juridique et déontologique est abordé, ainsi que les écueils à éviter, pour que vous puissiez découvrir en toute sérénité cette mine de renseignements généalogiques. En clair : les évolutions de ce champ de recherche ont été tellement rapides ces dernières années qu’un guide pratique était devenu indispensable.

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Etat civil : plus de 563 000 nouveaux actes relevés /ressources/563-000-nouveaux-actes-releves/ Thu, 18 Jul 2019 07:45:55 +0000 /ressources/?p=5826

Profitez des vacances pour étoffer vos arbres grâce aux nouveaux relevés de nos associations partenaires.
Avec la date et le lieu, la consultation de l’acte original est facilitée !

 Les nouveautés

Découvrez des nouveaux actes en Belgique et dans les départements français suivants :

  • Ain (01)
  • Côte-d'Or (21)
  • Dordogne (24)
  • Ille-et-Vilaine (35)
  • Indre (36)
  • Meuse (55)
  • Meurthe-et-Moselle (54)
  • Pyrénées-Orientales (66)
  • Vosges (88)

 

Les relevés, une aide indispensable

Relevés d'état civilChercher un acte, c’est un peu chercher une aiguille dans une botte de foin. Les relevés sont donc indispensables pour trouver des actes surtout lorsque vos familles voyagent d’un village à un autre.
Ces dépouillements offrent aussi un double avantage :

  • Vous avez la transcription des noms et des prénoms des personnes... bien utile si l'acte est difficile à lire.
  • Lancez une recherche sur un couple et tous les actes, où ils sont cités, apparaissent : leur mariage, les naissances des enfants, les mariages des enfants, leurs décès et ceux de leurs enfants...

Lancez donc en priorité des recherches sur un couple : une recherche et certainement de nombreuses découvertes !

Astuces et conseils : 2 options vitales

Afficher les dernières nouveautés

Vous souhaitez visualiser uniquement les dernières nouveautés lors de vos recherches ?
Cliquez sur l'icône qui se trouve à droite du nombre de résultats. Choisissez alors les 7 ou les 30 derniers jours !
Simple non ?

Afficher uniquement les actes de la personne

Vous souhaitez obtenir uniquement la naissance, le mariage ou le décès d’une personne.
Les actes où elle est citée ne vous intéressent pas pour l’instant ?
Cochez l’option « Sujet Principal uniquement » dans le filtre Evènements.

Choix des derniers résultats de recherche

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Découvrez les témoignages de nos membres Premium /ressources/7-membres-premium-temoignent/ Tue, 25 Jun 2019 08:19:11 +0000 /ressources/?p=5598

Témoignage de Jeannine au salon de la généalogie à Paris

Vous souhaitez faire des découvertes incroyables sur vos ancêtres ? Rejoignez le club Premium !

Virginie

Virginie
« Bonjour, je viens de retrouver un acte de 1674 que je n'avais jamais observé auparavant, bravo à vous et merci pour vos recherches »

 

Marie-Martine

Marie-Martine
« Le plus convivial des sites de généalogie avec une équipe d'assistance super efficace »

 
Témoignages

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« Mon chéri m'a offert l'abonnement pour Noël !! Je suis ravie je remonte petit à petit sur les traces de mes ancêtres. Merci Filae :))))) »

 

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« Utilisatrice depuis septembre 2015, je n'hésite pas à me réabonner tous les ans car j'arrive constamment à trouver de nouveaux ancêtres. Continuez ainsi ! »

 
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Virginie
« Je viens de retrouver un acte de 1674 que je n'avais jamais observé auparavant, bravo à vous et merci pour vos recherches ! »

 

Delphine
« Grâce à ce site j'ai pu faire une avancée fulgurante sur mon arbre généalogique, je le recommande ! »

Filae Premium c’est aussi l’accès illimité à des données exclusives :

  • l’indexation des archives publiques officielles numérisées de toute la France
  • les relevés des associations de généalogie partenaires
  • les registres paroissiaux du XVIIIème siècle
  • Tout cela, accessible avec une simple recherche par nom de famille
  • Depuis le début de l’année 2019, ce sont déjà plus de 50 millions d’informations qui ont été ajoutées sur Filae Premium !

Cet enrichissement permanent de données variées permet à nos membres Premium de faire toujours plus de découvertes incroyables.

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Appel à témoins pour un reportage de TF1 : Diasporas Françaises /ressources/appel-a-temoins-pour-un-reportage-de-tf1-diasporas-francaises/ Thu, 25 Oct 2018 11:54:31 +0000 /ressources/?p=4526 Dans le cadre de l’émission « Grands Reportages », TF1 recherche un groupe de Français qui s’apprêtent à renouer des liens avec leur famille éloignée issue d’une vague d’émigration française (du XVI au début du XXe siècle).
Vous partez prochainement en Amérique du Nord pour rencontrer vos cousins éloignés et fêter l’ancêtre qui vous lie ?
Vous partez à plusieurs (groupe de 8 minimum) et une aventure avec une équipe de télévision vous séduit ?

Contactez Marine Chassang au 01.41.41.20.94 ou par mail : mchassang@tf1.fr

Tous au congrès de généalogie au Havre

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Pourquoi Filae.com ? /ressources/pourquoi-filae-com/ Mon, 05 Dec 2016 08:00:13 +0000 http://create.themetrust.com/?p=563

Nous sommes heureux de vous présenter notre nouveau service ! Tout change mais l'essentiel demeure : les utilisateurs de Genealogie.com conservent leurs identifiants de connexion et peuvent accéder à leurs données dans la nouvelle interface.

Faire de la recherche un "jeu d'enfants"

Pourquoi un nouveau site ? Il nous fallait vous proposer un nouveau service au diapason de cette révolution ; un service qui simplifie l'accès à ces collections généalogiques uniques et permettre d'interagir avec elles. En le rendant plus simple d'utilisation, plus moderne et ludique, ce changement radical du service a pour objectif de faire croître le cercle des passionnés de généalogie en démocratisant l'accès aux archives, notamment en permettant aux grands débutants d'accéder simplement aux données qui les concernent.
Pour autant, les habitués de Genealogie.com retrouveront toutes leurs données et les fonctionnalités qu'ils utilisaient depuis des années.
Le tout sous un logo et des couleurs plus modernes et une meilleure ergonomie. Nous savons la contrariété que peut représenter pour des utilisateurs fidèles le changement d'une interface familière. La décision a été dure à prendre et nous avons fait évoluer depuis quelques mois déjà le service afin de préparer nos utilisateurs à ce changement de leurs habitudes. Nos équipes ont énormément travaillé ces derniers mois pour permettre à tous de bénéficier de ce nouveau service dans des conditions optimales.

Une révolution dans la quête de ses origines

Grâce aux lois récemment adoptées (loi Valter, loi République Numérique), des pans entiers d'archives généalogiques deviennent plus facilement accessibles et peuvent être enrichis dans le cadre de services à destination du grand public.
Ne nous y trompons pas, ceci est une révolution.

En tant que pionnier de la réutilisation d'archives publiques en France, Filae se devait de ne pas rater cette opportunité. C'est chose faite avec le lancement, ce jour, de notre nouveau service : www.filae.com
En quelques clics, vous pouvez désormais rechercher dans l'Etat-civil français du XIXème siècle et accéder instantanément aux actes numérisés de vos ancêtres.

Plus de services gratuits

Cette refonte a également été l'occasion de simplifier l'offre, ainsi des services qui étaient jusqu'à présent réservés aux membres premium deviennent désormais accessibles à tous gratuitement :

  • consultation des fiches individuelles des arbres partagés
  • messagerie privée entre membres
  • impressions d'arbres
  • impressions de listes et de rapports

Et vous découvrirez de nouvelles fonctionnalités.

Sur Filae.com, votre passé a de l'avenir

Cette nouvelle étape dans l'histoire de la recherche généalogique sur Internet n'est qu'un début. Nous travaillons d'ores et déjà à de nouveaux enrichissements des collections généalogiques afin de vous proposer une expérience unique !
Suivez nos newsletters et notre blog pour ne pas manquer les nouveautés à venir. Nous sommes tous enthousiasmés à l'idée de partager cette nouvelle aventure avec vous. N'hésitez pas à nous faire part de vos commentaires ou de vos suggestions.

Merci à celles et ceux qui utilisaient Genealogie.com depuis longtemps.
Nous avons à cœur de réussir leur transition vers Filae.com. Soyez remerciés de votre compréhension.

Bienvenue à tous les autres !
Laissez-vous embarquer dans cette formidable aventure qui va vous permettre de retrouver l'histoire de votre famille.
Vous le verrez, vos origines vont vous étonner !

Toussaint Roze, Fondateur

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Qui choisit les noms de lieux ? /ressources/qui-choisit-noms-lieux/ Fri, 02 Dec 2016 10:36:57 +0000 /ressources/?p=2153

Les noms de lieux sont aussi anciens que les villes et villages eux-mêmes, donc ont des origines qui se mesurent souvent en millénaires ou siècles en France. Retour sur les mécanismes de choix des noms de lieux et de rues…

L'origine des noms de lieux remonte à la nuit des temps…

Les noms de lieux sont aussi anciens que les villes et villages eux-mêmes, donc ont des origines qui se mesurent souvent en millénaire ou siècles en France.
Lorsqu’une création récente s’est faite, c’est l’Etat qui décide des noms : Lorient (initialement écrit L’Orient, car ce port était celui de la Compagnie des Indes) sous Louis XIV, la ville nouvelle de Val-de-Reuil, parmi d’autres, sous Pompidou…
Mais il se crée rarement de nouvelles communes en France, les fusions sont plus fréquentes. Dans ce cas, ce sont les conseils municipaux qui tranchent ; ils se contentent souvent d’associer les deux noms (Dangé-Saint-Romain dans la Vienne par exemple) mais peuvent créer une nouvelle appellation (Genilac, une commune de la Loire, résulte ainsi de la fusion de Saint-Genis-Terrenoire et de La Cula).

Les seuls changements majeurs, mais qui vont s’effacer aussi vite qu’ils sont venus, sont ceux que la Révolution a tenté d’apporter.

En 1793, un décret invite en effet à changer les noms de lieux pouvant "rappeler la royauté, la féodalité ou la superstition". Les éléments toponymiques suspects sont remplacés : Saint-Cloud se transforme en Pont-la-Montagne, Saint-Nazaire en Port-Nazaire, Bourg-la-Reine Bourg-Égalité, etc. Une fois la Terreur passée, les anciens noms reviennent, les derniers à le faire y seront contraints en 1814.

plaque-rue

By Arnaud Fafournoux (Own work) [GFDL (http://www.gnu.org/copyleft/fdl.html) or CC BY-SA 4.0-3.0-2.5-2.0-1.0 (http://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0-3.0-2.5-2.0-1.0)], via Wikimedia Commons

Les noms de rues sont plus récents et davantage modifiés

Dans les grandes villes, les rues ont parfois des noms depuis le Moyen Age. Ils avaient été donnés par les habitants et n’étaient souvent connus que de ceux qui les fréquentaient :

  • des noms dûs au lieu traversé (Clos-Bruneau)
  • au notable qui y habitait (rue Aubry-le-Boucher)
  • au monument le plus proche (rue du Temple)
  • aux artisans qui y travaillaient (rue de la Ferronnerie)
  • à une particularité (rue de l’Egout)
  • ou à une enseigne remarquable (rue des Jeux-Neufs)
  • ...noms souvent déformés au fil des siècles.

Lorsque la ville s’étend, ce sont ses édiles qui choisissent les noms à donner aux nouvelles rues.
Aussi trouve-t-on des noms cherchant à honorer le pouvoir en place : le boulevard du Roi et le boulevard de la Reine par exemple, dans la ville nouvelle de Versailles au XVIIe siècle.
Des noms que chaque régime va modifier : la Révolution transforme les noms de rues comme elle l’a fait pour les noms de lieux (les boulevards de Versailles sont ainsi renommés boulevard de la Liberté et boulevard de l’Égalité).
Le premier puis le second Empires affichent leurs victoires militaires, la IIIe République préfère les remplacer par ses grands hommes, une volonté poursuivie au siècle suivant : les nombreux maires communistes de l’après-guerre multiplieront les places, rues et boulevards Lénine ou Staline, progressivement effacés ensuite…
Signalons que, dans les communes de toute petite taille, les noms de rues n’ont parfois été créés que peu avant l’an 2000, en général sans grand effort d’imagination (mais aussi sans polémique ultérieure), du genre Grande Rue, rue de l’Église, place de l’École...

Qui est décisionnaire ?

Les choix des noms de rues reviennent donc aux maires et aux conseils municipaux (choix qu’ils doivent faire valider obligatoirement depuis 1950 auprès de la préfecture).
Pour les petites communes, on vient de le voir, l’affaire est vite entendue.
Pour les plus grandes, depuis dix ou quinze ans, il est de bon ton de faire voter les habitants sur les choix envisagés (la ville de Rouen, par exemple, a consulté sa population avant de nommer son tout nouveau pont sur la Seine, désormais appelé pont Flaubert). Mais ce n’est pas toujours le cas et, autrefois, ce l’était rarement voire jamais.
Lorsqu’un nouveau lotissement était construit, on déclinait en général une série géographique (rue de Londres, rue d’Espagne…) ou florale (rue des Acacias, rue des Églantiers, rue des Mimosas…) qui n’allait choquer ni l’opposition ni la majorité.
De temps en temps, les choix étaient orientés par des donataires, léguant leur fortune à leur commune d’origine, à charge pour elle de donner leur nom à une rue ou une place.
Enfin, il y a des choix qui sont parfois des coups de cœur, qui équivalent à un cri enthousiaste ou partisan et ne font l’objet d’aucune consultation : une rue a été nommée Coluche à Châtellerault après le décès de l’humoriste, ainsi qu’une place à Paris ; la disparition de chanteurs reconnus comme Jacques Brel, Georges Brassens… a entraîné à chaque fois des créations ou des changements de noms de rues.
Et, dans un registre tout récent et plus dramatique, le conseil municipal de Paris vient de décider de donner à une rue le nom de Mohamed Bouazizi, le jeune homme immolé à l’origine de la révolution tunisienne.

Marie-Odile Mergnac

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La transmission du prénom de père en fils /ressources/la-transmission-du-prenom-de-pere-en-fils/ Wed, 30 Nov 2016 09:24:43 +0000 /ressources/?p=2174

Michel, fils de Michel, petit-fils de Michel et père d'un Michel ? Une coutume réservée aux familles aristocratiques transmettant à chaque génération le prénom du fondateur de la dynastie quelques siècles plus tôt. Mais pas seulement...

Les prénoms lignagers des familles nobles d'autrefois

Les familles nobles pratiquaient souvent au Moyen-Age la transmission récurrente de certains prénoms. Une répétition qui rendait difficile, voire impossible, le décompte des générations et donnait ainsi l’impression qu’elles étaient d’ancienneté immémoriale, présentes depuis la nuit des temps dans leur fief.
Dans ces "généalogies immobiles", la famille se reproduisait à l’identique sur plusieurs siècles. Et la seule façon de s’y retrouver, dans les nobiliaires, était de numéroter les générations, comme pour nos rois : Raymond II, fils de Raymond I et père de Raymond III, etc.
Quels prénoms ?
Parmi ces prénoms récurrents, on trouve :

  • les Guillaume chez les Tancarville,
  • les Hugues chez les Lusignan,
  • les Alain chez les Rohan,
  • les Raymond chez les barons de Mévouillon,
  • les Gautier chez les Brienne,
  • les Armand chez les Polignac,
  • les Archambaud chez les comtes de Périgord,
  • les Amédée chez les comtes de Savoie,
  • les Gaston chez les comtes de Foix,
  • les Guigues chez les comtes de Forez et les comtes d’Albon,
  • les Enguerrand chez les Coucy

Parfois le "prénom lignager" change, mais toujours pour une bonne raison. Ainsi, lorsque les La Rochefoucauld de la branche aînée remplacent à la fin du XVe siècle leurs prénoms traditionnels Guy et Aymery par François, c’est parce que le roi François 1er a porté leur fils sur les fonds baptismaux. François est ensuite donné sans interruption sur neuf générations jusqu’au XVIIIe siècle.

Une tradition tout à fait universelle

Cette répétition qui nous semble surprenante était partagée jusqu’au milieu du XIXe siècle (parfois jusqu’à la Première Guerre mondiale dans les régions les plus pauvres, le Limousin par exemple) par l’ensemble du peuple.
Il ne s’agit donc pas d’une coutume réservée aux familles nobles, loin de là.

L’enfant qui naissait, quelle que soit la situation sociale et de fortune de sa famille, était inscrit par son prénom dans une parentèle précise.

La tradition fait ainsi que, pendant des siècles, le fils aîné a porté le prénom du père, la fille aînée le prénom de la mère, les suivants les prénoms des grands-parents ou des parrains et marraines.

Un casse-tête pour l'historien des familles

Chaque génération transmettait donc à l’identique ses propres prénoms à la génération suivante. Tous ceux qui ont fait un peu de généalogie le savent bien.
Qui n’a pas peiné un jour ou l’autre à distinguer les différentes branches familiales d’un patronyme fréquent ? qui ne s’est pas perdu quelque temps entre les différents Jean Martin, fils de Jean Martin et petit-fils de Jean Martin (tous laboureurs ou meuniers pour ne rien arranger) et cousins d’une brassée d’autres Jean Martin de même profession ?
Et, cerise sur le gâteau, lorsque le dit Jean Martin se remariait, il donnait à nouveau son propre prénom à l’aîné de chaque lit… Des traditions qui sont le cauchemar de tous les généalogistes d’aujourd’hui !

Une idée qui revient dans l'air du temps?

Depuis les années 1900, la mode s’est emparée des prénoms. Ils sont de plus en plus nombreux, avec une "durée de vie" de plus en plus courte.

Par exemple, les enfants de Jean et de Marie (prénoms leaders pendant quatre siècles) se nomment Michel et Monique (prénoms massivement donnés pendant quelques décennies), eux-mêmes parents de Thierry et de Martine (à la mode une dizaine d’années), à leur tour parents de Théo et Léa (qui tiendront au mieux cinq ans)…
Aujourd’hui, on veut l’originalité à tout prix. Et l’originalité, c’est parfois de prendre les modes à rebours. Un Michel a ainsi prénommé son fils Michel, et toute la famille parle en riant de « Michel I » ou « Michel II » pour s’y retrouver.
D’autres renouent avec les prénoms familiaux du passé en les redonnant aux nouveau-nés, surtout s’ils sont rares : Thélonie, Ismérie ou Iwane par exemple.
D’autres reprennent le prénom des parents ou des grands-parents. Et, puisque la fête des pères approche, quel plus beau cadeau faire à un papa que de lui annoncer que son petit-fils à naître va porter le même prénom que lui ?

Marie-Odile Mergnac

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Un nom, plusieurs sens… /ressources/nom-famille-plusieurs-sens/ Mon, 28 Nov 2016 14:15:28 +0000 /ressources/?p=2164

Un Thierry Riou, de Brest, rencontre un Nicolas Riou qui habite Toulouse. « Tiens, le même nom ? Serions-nous de la même famille ? Le nom doit avoir le même sens… » Pas du tout. Petit tour d’horizon de ces noms à sens multiples…

Pas de sens possible sans origine géographique connue

Pour reprendre l’exemple ci-dessus, Riou correspond en Bretagne à un ancien nom de baptême du Vannetais, Riocus, porté par un roi breton ; en langue d’oc, ce même assemblage de lettres indique une localisation d’origine : une maison près d’un ruisseau.
Il en va de même de tous les noms de famille. Il est toujours risqué d’avancer une signification tant que la région d’origine de la famille, c’est-à-dire la langue dans laquelle a été construite le nom, n’est pas connue.

sens-noms-famille

Quand un sens cache l’autre…

On pourrait multiplier les exemples :
Bach : dans le Béarn, le nom a surnommé celui qui habitait au fond d’une vallée (baischa en gascon) ; dans l’Est celui qui vivait près d’un ruisseau (baki).
Bataille : dans le nord de la France, ce nom a surnommé un bagarreur, une personne belliqueuse ; dans les pays de langue d’oc, il désigne un sonneur de cloches.
Bouquet : dans le nord de la France, le nom évoque le bouc, donc les défauts de l’animal (sale, trousse-jupons…). Dans le Sud, il désigne plutôt, comme Bousquet, un lieu d’origine planté de broussailles ou de buis.
Bris : en Bretagne, le nom a surnommé une personne dont le visage était tavelé de taches de rousseur (briz en breton). Dans la région Centre, Bris correspond en revanche à une variante du prénom latin Brictius, popularisé au Ve siècle par saint Brès, successeur de saint Martin à l’évêché de Tours.
Cluze : le nom désigne dans tous les cas une localisation, mais, dans les Alpes, il s’agit d’une vallée étroite, dans le Tarn d’une grotte.
Faye : ce nom rappelle dans le Limousin que la famille vivait au départ près d’une hêtraie. Mais Faye est aussi l’un des noms les plus portés du Sénégal, y désignant un clan.
Fel : dans le nord de la France, le nom évoquait un traître, un félon. Dans la région toulousaine, il désignait une personne amère (de l’occitan fel, bile).
Margain : en Lorraine ou dans le Lyonnais, le nom vient de marga (boue), évoquant un lieu d’origine marécageux. Dans le Nord, il s’agit en revanche d’un dérivé du prénom féminin Margue, qui est lui-même un diminutif de Marguerite.
Pellé : en Bretagne, il s’agit d’un nom de hameau fréquent, donné par extension aux familles qui y vivaient. Dans le reste de la France, le nom évoque une personne chauve, au crâne « pelé ».
Queneau : en Normandie, ce nom assez répandu aurait surnommé un serviteur fidèle puisqu’il y signifiait « petit chien ». En Touraine et en Anjou, où le mot désignait un canard, il aurait été attribué à une personne boiteuse, dont la démarche rappelle celle du canard.

Attention aux rêves…

Beaucoup de personnes se mettent à rêver sur l’origine de leur nom lorsque que le même assemblage de syllabes existe dans une langue exotique. Une tendance récente, favorisée par les voyages. « N’aurais-je pas une ascendance orientale ? » demande le Berrichon dont le nom est aussi un mot de la langue yéménite ? « Mon nom signifie ‘valeureux’ en tibétain, explique un Auvergnat, je descends peut-être d’un compagnon de Marco Polo »…
Certains assemblages de syllabes peuvent se retrouver dans toutes les langues ; ils ne prouvent pas pour autant une ascendance venue de tous les pays du monde. Lorsque les noms de famille se sont créés, eux n’avaient que leurs pieds pour se déplacer. Gardons donc les nôtres sur terre…

Marie-Odile Mergnac

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