Au hasard des pages
Trouver un acte, parcourir rapidement le registre d’état civil, lire ici ou là quelques mots…
Artiste acrobate, voilà de quoi éveiller notre curiosité et l’envie d’en savoir un peu plus sur ces personnes… Allez en piste !
Le 27 mars 1887, le sieur Cagnac Eugène Adolphe artiste acrobate se présente à la mairie de Fontvieille, une petite commune située à quelques kilomètres d’Arles dans les Bouches-du-Rhône.
Alors qu’Eugène Cagnac traversait le quartier des arènes, son épouse Catherine Chambert a accouchée dans leur voiture, la veille à 18 heures. Il vient donc déclarer la naissance de son enfant et le maire, Raymond Marion s’empresse d’établir un acte de naissance pour cette petite fille prénommée Amandats (orthographe de l’acte) Firmin !
D’où viennent Eugène et Catherine ? Où allaient-ils ? Peut-on reconstituer leur vie ? Ont-ils d’autres enfants ?
Nous le savons, chaque détail compte : Si l’âge d’Eugène n’est pas indiqué, nous découvrons que Catherine Chambert a 33 ans et donc né vers 1854. Nous remarquons qu’Eugène signe E Cagniac alors que sa fille est enregistrée sous le nom Cagnac. Il faudra donc jongler avec les différentes orthographes !
A la recherche du mariage
Nous décidons de rechercher le mariage qui permettra de connaître l’origine du couple ainsi que leurs parents.
Nous lançons la roulette et hop bingo ! Eugène Adolphe Cagniac épouse Catherine Chambert à Saint-Jean-de-Losne en Côte-d’Or, à plus de 400 km de Fontvieille. Nous avons à notre disposition l’acte de mariage et le premier ban !
La première publication de mariage a lieu le 24 mars 1878. Nous apprenons que les deux époux sont sans domicile fixe, ce qui est logique vu leurs métiers : Eugène Adolphe Cagniac est un jeune artiste acrobate de 25 ans et Catherine Chambert est une artiste écuyère de 24 ans.
Le 6 avril 1878 Eugène et Catherine s’unissent à la mairie de Saint-Jean-de-Losne. Eugène est né à Morlaix dans le Finistère le 25 octobre 1852 fils de Louis Marie Eugène Cagniac, artiste écuyer, et d’Henriette Aglaé Godeau, artiste acrobate. Les parents ont établi un acte de consentement chez maître Keller notaire à Thoissey dans l’Ain le 29 mars 1878.
Catherine Chambert est née à Saint-Jean-de-Losne le 25 août 1853 fille de Léonard Chambert et de Jeanne Marie Serpozet, tous les deux artistes acrobates. Ils ont aussi consenti au mariage et établi un acte chez maître Boissenet et son collègue notaires à Chalon-sur-Saône, sous-préfecture du département de Saône-et-Loire.
Les lieux de recherche se multiplient avec déjà 5 départements aux quatre coins de la France !
La grande famille du cirque
Nous lançon une 2e recherche, cette fois sur Eugène Cagniac sans son épouse. Les deux premiers résultats concernent son mariage. Le 3e résultat concerne le père d’Eugène : Louis Marie Eugène Cagniac qui décède à Champagne en Ardèche le 30 novembre 1883. C’est Eugène qui comparaît à la mairie pour déclarer le décès de son père, avec son frère Auguste aussi acrobate ! Grâce à cet acte nous trouvons un autre membre de la famille mais ce n’est pas tout puisque le document nous fournit des renseignements précis sur Louis : cet écuyer de 56 ans est né à Paris 12e fils de feu Jean-Pierre Cagniac négociant à Paris et de feue Marie Jeanne Bataille ménagère à Paris.
Avec 3 actes, nous avons déjà 4 générations !
Un autre résultat nous enthousiasme : Eugène est recensé à Charolles en Saône-et-Loire en 1906. Le document indique même sa date exacte de naissance à Morlaix. Eugène est maintenant le directeur de son cirque ! Il vit avec son épouse, 6 enfants, son frère Ernest et 13 pensionnaires et employés, des musiciens et artistes de cirque.
Il suffit de lire les lieux de naissance de chaque enfant pour reconstituer le parcours de la famille, trouver les actes de naissance et d’autres membres de la famille :
- Thoissey (Ain)
- Champagne (Ardennes)
- Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire)
- Fontvieille (Bouches-du-Rhône)
- Anduze (Gard)
- Saint-Amand-Montrond (Cher)
Lieux où Eugène Cagniac apparaît.
Bien sûr nous ne sommes qu’au début des recherches, mais comme après un exercice de haute voltige, nous avons déjà la tête remplie d’étoiles !