A la recherche de Jean Baptiste Bourrely dans les Bouches-du-Rhône

Jean Baptiste Bourrely est né le 29 août 1834 à Trets, un village des Bouches-du-Rhône qui comptait un peu plus de 3000 habitants dans les années 1830.

L’acte de naissance de Jean Baptiste est enregistré le lendemain, 30 août 1834. Son père, Joseph Bourrely, déclare en effet la naissance de son fils, né hier à une heure de l’après-midi dans la maison de campagne de monsieur Audric. Si l’acte indique que le père est cultivateur, nous ne connaissons pas la profession de sa mère Marie Maunier. Fait troublant Jean Baptiste aura un frère homonyme né le 25 octobre 1836 et décédé le 17 juillet 1837.

Un gendarme du Second Empire

Les résultats de recherche sur Filae nous indiquent que Jean Baptiste né en 1834 à Trets apparaît dans le Bulletin des lois !

Résultats de recherche

Notre curiosité étant inexorable, un clic et nous découvrons un document qui nous ouvre des recherches : Jean Baptiste Bourrely né le 29 août 1834 à Trets (pas de doute !) obtient une pension en 1880. Nous apprenons qu’il était gendarme à la compagnie de la Manche (un changement de département !) et qu’il obtient une pension de 693 francs parce qu’il avait 26 ans, 6 mois et 5 jours de services au total (quelle précision !) dont 1 an de campagne.  Il commence à jouir de sa pension à partir du 6 mai 1880. Le document précise aussi qu’il est dans ses foyers à Cérences dans la Manche.

Pension d'un gendarme

Gendarme ! Voilà une profession bien intéressante qui ouvre des perspectives de recherche. Si nous ne connaîtrons pas ses motivations qui l’ont poussé à embrasser cette carrière, nous devrions peut-être en savoir un peu plus sur ses affectations.

Des découvertes dans la Manche

Depuis quand est-il dans la Manche ? Quand est-il décédé ? Nous lançons une recherche sur les Bourrely dans la Manche : trois archives apparaissent : une publication de bans, un mariage en 1867 d’un Jean Baptiste Bourrely avec une Mlle Forestier et une naissance en 1868… Cliquons pour découvrir les actes !

Bourelly dans la Manche

Le dimanche 29 septembre 1867, un futur mariage est publié et annoncé devant la principale porte de la maison commune de Saint-Sauveur-Lendelin ! Ce 1er ban concerne bien notre Jean Baptiste Bourrely (il est précisé « gendarme à pied) qui réside dans la commune. Il souhaite se marier avec Joséphine Aimée Virginie Leforestier qui est née dans la commune le 2 octobre 1840. Les parents sont vivants, ceux de Jean Baptiste résident encore à Trets. La publication lue à haute et intelligible voix est affichée de suite à la porte extérieure de la maison commune. Ces petits détails sont intéressants et permettent d’imaginer la scène : le dimanche matin le centre du village doit rassembler un grand nombre de personnes avec la messe et l’annonce d’un futur mariage doit être toujours un événement. La publication est lue, permettant ainsi aux personnes ne sachant pas lire d’apprendre la nouvelle…

Rien n’a dû s’opposer au mariage puisqu’il est célébré le 22 octobre 1867 à Saint-Sauveur-Lendelin. L’acte de mariage fournit des renseignements intéressants mais surprenants car ils ne sont pas identiques à la publication : Joseph Bourrely est domicilié à Gréasque et Marie Maunier est en fait décédée à Gréasque le 18 août 1865 alors qu’elle semblait vivante dans la première publication de mariage. Nous apprenons que le père consent au mariage par un acte enregistré, légalisé et passé devant maître Long notaire à Roquevaire le 5 août 1867. Ce document doit être conservé aux archives départementales des Bouches-du-Rhône. Un petit voyage s’impose !

Le marié étant gendarme, l’acte précise qu’il a obtenu la permission de contracter mariage avec la demoiselle Leforestier. L’autorisation lui a été donnée par les membres du conseil d’administration de la compagnie de gendarmerie de la Manche à Saint-Lô le 16 août 1867.

Un changement d’affectation

Les jeunes mariés ne restent pas très longtemps à Saint-Sauveur-Lendelin puisque qu’un an plus tard nous les retrouvons à Agon-Coutainville. On peut supposer que Jean Baptiste Bourrely a eu une autre affectation. Le 26 octobre 1868, à 10 heures du matin, Joséphine Aimée Virginie Leforestier accouche d’une petite fille à Agon-Coutainville, au village de l’église. A 16 heures, Jean Baptiste Bourrely s’est présenté à la mairie afin que l’acte de naissance d’Eugénie Louise Bourrely soit enregistré.

Comme nous l’avons vu, nous savons grâce au bulletin des lois que Jean-Baptiste réside à Cérences en 1880 mais nous perdons sa trace ensuite. Il doit être décédé au 20e siècle tout comme son épouse. Les recensements de la Manche ne sont pas numérisés et hélas très lacunaires suite aux destructions de 1944. Le département de la Manche n’est donc pas indexé sur Filae. Nous aurions pu savoir s’il vivait dans le département à cette époque.

Les recherches ne sont pas terminées… Outre les archives de la Manche, le Service historique de la Défense doit conserver le registre de contrôle de la compagnie de la Manche et le dossier de pension de Jean Baptiste Bourrely. Affaire à suivre !