Explorons encore le bulletin des lois à la recherche des décrets de naturalisation que Filae a indexé.

 

Les naturalisations

Tout au long du 19e siècle, le Bulletin des lois, dans sa partie supplémentaire, publie des décrets de naturalisation  attribuant la nationalité française à des étrangers qui en faisaient la demande. Après une procédure longue, le décret officialise la décision. Les décrets ne concernent pas que des étrangers. Nous trouvons aussi des réintégrations pour des français ayant perdu la nationalité française.  Par exemple, nous retrouvons de nombreux alsaciens qui n’ont pas opté pour la nationalité française en 1872 et qui choisissent ensuite de redemander la nationalité française alors qu’ils sont devenus allemands.

Naturalisation

Le Bulletin des lois disparaît en 1931 et tous les décrets sont publiés ensuite au Journal officiel.

 

Théophile Kurz originaire du Wurtemberg

Le 21 février 1889, Théophile Kurz obtient la nationalité française. Ce tailleur de 62 ans qui demeure à Paris, est né le 6 mars 1827 à Untertürkheim, dans l’état du Wurtemberg. Aujourd’hui cette ville est un quartier de Stuttgart. Le décret n’indique pas les raisons qui ont poussé Théophilie, dont le prénom a été certainement francisé, a quitté son pays pour la France.

Naturalisation de Théophile Kurz

A la recherche de Théophile Kurz, nous trouvons un mariage à Paris le 25 septembre 1860 dans le 1er arrondissement.  Il a alors 33 ans. L’acte indique bien qu’il est né le 6 mars 1827 à Untertürkheim dans le Wurtemberg. Nous apprenons qu’il est le fils d’Isaac Kurz, vigneron à Untertürkheim et de Frédérique Megenhart qui est décédée. Il demeure à Paris, au 35 rue du Four Saint Honoré.

Théophile épouse Louise Germain. Cette couturière de 29 ans est née à Saint-Martin en Gatinois en Saône-et-Loire le 24 octobre 1830. Elle habite à la même adresse que son futur époux. L’acte indique qu’elle est file de Louis Germain et de Louise Vernaux. Si sa mère réside à Beaune, le document précise que l’on est sans nouvelles du père dont l’absence est notifié par un acte de notoriété.

Théophile était donc établi en France depuis de nombreuses années lorsqu’il est naturalisé.

 

Jean Antonelli, un italien en Algérie

En 1882, le décret n° 18891 du président de la République française qui admet à jouir des droits de citoyens français, par application du senatus-consulte du 14 juillet 1865, les étrangers civils dont les noms suivent. Parmi les individus, nous découvrons, Jean Antonelli, serrurier, né le 28 décembre 1842 à Cagliari en Sardaigne. Il demeure à Djidjelly (Constantine).

Naturalisation de Jean Antonelli

Une recherche dans l’état civil d’Algérie nous apprend qu’il s’est marié le 8 septembre 1866  avec Antoinette Canapa. Nous découvrons sa filiation : il est fils d’Antoine né à Mazonni dans le royaume d’Italie, fermier domicilié à Heliapolis et de Marie Louise Portorini décédée à Heliapolis le 12 février 1863. Son épouse est née en Algérie à Bône.

Nous retrouvons aussi son acte de décès : Jean Antonelli est alors forgeron lorsqu’il meurt le 7 avril 1894 à Oued-Zenati. L’acte ne mentionne pas son épouse.

Jean Antonelli était donc présent depuis de nombreuses années lorsqu’il obtient la nationalité française. Est-il venu avec ses parents que l’on retrouve en Italie ou à une date différente ? D’autres membres de la famille sont-ils arrivés avant, en même temps ou après ? Des questions qui à chaque fois nous enchantent avec des recherches passionnantes à la clef !

Emigrants italiens à Modane

 

Et le dossier de naturalisation ?

Les dossiers de naturalisation sont conservés aux archives nationales, à Pierrefitte-sur-Seine pour ceux ouverts entre 1802/1803 et 1973. Vous trouverez tous les détails et les modalités de consultation sur le site des archives : dossiers de naturalisation.

 

Et n’oublions pas les optants à la nationalité avec par exemple Pauline Katz, K comme Katz !