Compte tenu des lacunes ou des approximations des registres de l'Ancien Régime, il est nécessaire de s'organiser, tant pour leur relevé que pour leur classement : c'est parfois grâce à des transcriptions exhaustives qu'une piste familiale perdue peut être renouée.
Retrouver l'acte de mariage
C'est l'acte essentiel en généalogie ascendante, car c'est celui qui peut garantir les filiations.
C'est en remontant le temps de mariage en mariage que vous allez pouvoir retrouver votre lignée ascendante.
Avec un peu plus de temps disponible, vous pourrez compléter avec les baptêmes et les sépultures (les plus difficiles à retrouver car un ancêtre peut mourir à 20 ans comme à 80 et chez lui aussi bien que lors d'un déplacement chez un parent).
Il faut rechercher le mariage d'un couple d'ancêtres en priorité dans la paroisse où la génération suivante a déjà été trouvée.
Un exemple
Vous savez que votre ancêtre Louis Champigny, maréchal ferrant à Richelieu, âgé de 35 ans en 1770, est le fils de François Champigny et d'Anne Morin. Vous devez retrouver le mariage de François Champigny et d'Anne Morin pour gagner une génération. Pour cela, reportez-vous à l'année de naissance de leur fils Louis, soit 1735. Comme l'âge indiqué peut être faux à quelques années près, commencez à regarder les registres paroissiaux de Richelieu à partir de 1741 par exemple. Il vous faut ensuite remonter les actes en lisant tous les actes. Vous allez ainsi trouver - par exemple - le baptême d'un enfant de François Champigny et d'Anne Morin en 1740, puis en 1738 (celle de Louis), en 1736, 1734, 1732... puis plus rien : ni baptême ni mariage.
Remonté jusqu'en 1720, il vous faut admettre que le mariage a eu lieu dans une autre paroisse, car les naissances s’échelonnaient en général tous les deux ans sous l’Ancien Régime : plusieurs années sans retrouver de naissances pour un couple qui a déjà eu des enfants, c’est l’indication que l’on est remonté au-delà de leur mariage. Pour retrouver la paroisse où leurs noces ont eu lieu, tous les indices relevés en cours de recherche peuvent servir : parmi les parrains et marraines, vous remarquez par exemple que plusieurs d'entre eux sont indiqués habitant Marigny-Marmande, d'autres Chinon, des localités proches. Voilà donc les deux paroisses dont il faut aller consulter les registres en premier. Si malheureusement vous n'y trouvez rien, il ne vous reste plus qu'à passer en revue les registres paroissiaux des paroisses voisines de Richelieu, en commençant toujours par les plus proches.
Deux conseils pratiques
Munissez-vous toujours d'une carte d'état-major. Elle vous permet de localiser le hameau (appelé village) où habitaient vos ancêtres et de voir exactement de quels bourgs ce hameau est le plus proche. Elle vous permet aussi, dans le cas d'une recherche systématique dans les paroisses environnantes, de mieux tenir compte des distances et des obstacles naturels (on choisit plutôt son conjoint sur la même rive du fleuve, sur le même flanc de montagne, le long de la grand-route, etc.). Enfin, elle indique des lieux qui ont pu être autrefois une paroisse ou une commune à part entière et qui n'ont plus d'existence administrative.
Si vous constatez que tous vos ancêtres savaient lire et écrire, c'est-à-dire signer leur nom, à une époque où c'était bien peu fréquent, vous pouvez gagner du temps dans les registres paroissiaux : vous n'avez plus à lire tous les actes, mais seulement à les parcourir en cherchant les signatures qui vous intéressent. Très rares, elles se repèrent bien au fil des pages.