L'état civil laïc n'a été créé qu'en 1793. De 1789 à l'Empire, les recherches vont donc se mener à cheval sur l'état civil laïc et sur les registres paroissiaux. La période révolutionnaire présente cependant quelques particularités.

Le calendrier républicain

Le principal bouleversement apporté par la Révolution est l'introduction d'un nouveau calendrier : le calendrier républicain dont l'an I commence le 22 septembre 1792, qui est proclamé et va être appliqué partout à partir de fin 1793 et qui reste en usage jusqu'en décembre 1805 (c'est-à-dire de l'an II à l'an XIV). Les semaines ne font plus sept jours mais dix et les mois ne portent plus les noms que nous connaissons mais ceux de : vendémiaire, brumaire, frimaire, nivôse, pluviôse, ventôse, germinal, floréal, prairial, messidor, thermidor et fructidor.
La seule façon de s'y retrouver quand on n'y est pas accoutumé est d'utiliser une table de correspondance.

Les changements dans les noms de lieux

Autre modification, ponctuelle celle-ci, mais qui peut désorienter : les modifications temporaires que la Révolution a pu apporter aux noms de lieux. Disparaissent ainsi souvent, selon le zèle des administrateurs locaux, les mentions de “Saint” ou “Duc” ou “Roi”... C'est ainsi qu'il faut, dans notre exemple de recherche généalogique, reconnaître Arnay-le-Duc dans la mention Arnay-sur-Arroux qui ne dure que l'espace de la Révolution. Plus difficile : Lyon qui est nommée “Ville-Affranchie” après son long siège et sa destruction par les Républicains.
Dans tous les cas, un nom inconnu est d'abord à rechercher dans les environs proches (rappelons que la mobilité était très faible). Les ouvrages locaux sur la Révolution ou tout simplement les bibliothécaires ou le personnel d’accueil des archives départementales peuvent donner la correspondance avec les noms d'aujourd'hui, pour ceux qui ne sont pas aisément reconnaissables.
Les noms de personnes quant à eux n'ont été qu'exceptionnellement modifiés.

Des mariages tous les décadis...

Pour celui qui étudie l’histoire des familles, une particularité de la période révolutionnaire est à garder en mémoire : la loi du 13 fructidor an VI (30 août 1798) impose la célébration des mariages au chef-lieu de canton et seulement tous les dix jours (les décadis). Une situation qui perdure jusqu'au 7 thermidor an VIII (26 juillet 1800), date à laquelle un décret rétablit la célébration des mariages dans chaque commune.

Si vous ne trouvez pas trace du mariage de vos ancêtres, ni dans leur village ni dans les villages voisins, et que la date probable se situe entre 1798 et 1800, ayez donc le réflexe de vous reporter aux documents d'état civil du chef-lieu de canton : c'est vraisemblablement là que vous retrouverez l’acte manquant.