Parfois, la remontée dans le temps même à une impasse : un enfant trouvé, un enfant sans père connu... Le plus souvent, pour cette branche, l’arbre généalogique s’arrête là. Des pistes existent cependant qui peuvent permettre de retrouver la lignée “effacée”.

Enfants naturels sous l’Ancien Régime

Retrouver le père d’un enfant naturel né avant la Révolution reste relativement facile. Pour éviter tout avortement ou infanticide, un édit d’Henri II de 1556 oblige en effet les filles non mariées et les veuves à déclarer leur grossesse au lieutenant civil du bailliage ou à la police sous peine de pendaison. Dans ces déclarations de grossesse, on trouve des informations précieuses : le nom de la fille, son âge, son origine géographique, son métier éventuel mais aussi le nom du père et les circonstances de la conception. Ces déclarations sont conservées aux Archives départementales (en série B, cours et juridiction d’Ancien Régime) ou municipales.
Un risque cependant : le père véritable, s’il est notable, a pu soudoyer la jeune femme pour l’obliger à mentir et un autre homme pour endosser la paternité lors de la déclaration.
Parfois, le père de la jeune fille obtient un “rachat de défloration” par un contrat passé devant notaire. Parfois encore, des procédures de légitimation sont entreprises. Elles sont classées en séries M et O aux Archives nationales.

Les archives administratives

Pour les enfants trouvés, les documents provenant de l’administration des Enfants assistés puis des hospices civils de la Seine de 1639 à 1874 sont conservés aux Archives de la Seine (18, boulevard Sérurier, 75019 Paris). Mais on ne peut consulter que les dossiers antérieurs à 1840. De 1840 à nos jours, les dossiers appartiennent à l’Assistance publique et ne sont accessibles que 150 ans après la naissance de l’enfant.
Aux XVIIe et XVIIIe siècles, ces dossiers comprennent un procès-verbal relatant les circonstances de la découverte de l’enfant, les premières informations obtenues sur lui et un extrait du registre des baptêmes.
Au XIXe siècle, on y trouve aussi, lorsque l’enfant est déposé par un parent, la déclaration d’identité des “déposants”, mais qui reste verbale et peut être aussi bien vraie que fausse. Le dossier contient aussi les pièces relatives au suivi de l’enfant jusqu’à sa majorité.

Enfants naturels après 1800

La période révolutionnaire a vu subsister les habitudes anciennes ; des déclarations de grossesse ont pu être passées devant notaire ou la justice de paix.

Au XIXe siècle en revanche, il devient quasiment impossible de trouver la trace du père.

Celle de la mère elle-même peut être difficile à retrouver. Elle accouchait rarement dans son village, se réfugiant dans une grande ville (souvent Paris) et n’indiquant pas son lieu d’origine dans l’acte de naissance.
L’inventaire après décès de l’enfant naturel peut parfois donner quelques pistes s’il a reçu des legs inattendus ou bien conservé des papiers transmis par sa mère.

Enfants trouvés

Un enfant trouvé, c’est une branche sciée dans l’arbre généalogique : on ne peut en général rien retrouver, sauf si l’enfant a été “déposé” par des parents malades ou en difficulté matérielle avant d’être définitivement abandonné.
Parfois aussi l’enfant est déposé avec un billet indiquant son origine, billet que l’on peut retrouver dans les archives des hospices ou des administrations s’il a plus de 150 ans.