L’arbre généalogique emmène parfois le chercheur hors de France. Le cas le plus fréquent est celui de Français vivant à l’étranger, notamment des territoires devenus indépendants : les anciens départements (Algérie), les colonies et les protectorats.

Les archives d’Aix-en-Provence

Ce sont les archives d’Aix qui détiennent l’essentiel des documents sur les aventuriers, bagnards, commerçants, fonctionnaires, planteurs, missionnaires... qui ont fait la France d’outre-mer.
Bien sûr, il y a des lacunes : 10 % seulement des dossiers de l’Indochine ont été rapatriés par exemple.

La France d’outre-mer

Les territoires régis à un moment ou un autre par l’administration française sont d’une étonnante diversité :

  • Martinique et Guadeloupe (à partir de 1635),
  • Guyane française (1643),
  • Saint-Domingue (1697-1804),
  • Terre-Neuve (1534-1713),
  • Saint-Pierre-et-Miquelon (1604-1713 puis à partir de 1763),
  • Canada (1535-1763),
  • Acadie (1605-1713),
  • Louisiane (1682-1763 puis 1796-1803),
  • Algérie (1830-1962),
  • Tunisie (1881-1955),
  • Maroc (1912-1956),
  • Afrique occidentale française (1895-1958),
  • Afrique équatoriale française (1910-1958),
  • Madagascar (1643-1674 puis 1883-1972),
  • la Réunion (à partir de 1649),
  • l’île de France (île Maurice, 1715-1810),
  • Seychelles (1742-1744 puis 1756-1814),
  • Djibouti (1884-1977),
  • Comores (1886-1975),
  • îles Marquises (à partir de 1842),
  • Tahiti (à partir de 1843),
  • Nouvelle-Calédonie (à partir de 1853),
  • Wallis-et-Futuna (à partir de 1886),
  • Nouvelles-Hébrides (1887-1980),
  • Inde française (1667-1773, avec des prolongements pour les cinq comptoirs),
  • Indochine (1858-1954),
  • Syrie (1920-1946),
  • Liban (1920-1943).

Les Français d’Algérie

L’état civil des Français d’Algérie a été reconstitué à partir du microfilmage des registres, restés sur place. Cette opération a été interrompue en 1972 mais a permis de récupérer 3,5 millions d’actes sur les 5 millions existants. Les plus anciens actes microfilmés remontent à 1832 et sont consultables au Service central de l’état civil (BP 1056, Tour Beaulieu, 5 boulevard Louis-Barthou, 44035 Nantes cedex).
Avant 1832, les actes d’état civil établis en Algérie sont conservés au Centre des Archives d’Outre-Mer, 29 chemin Detesta, 13090 Aix-en-Provence qui détient aussi les titres de concessions.

Le Québec, paradis des généalogistes

Sur les sept millions de Québecois, les quatre cinquièmes sont francophones et pour la plupart d’origine française.

Le Canadien René Jetté, auteur d’un Traité de généalogie au Canada, indique qu’ils descendent presque tous des 9 000 immigrants féconds venus de France entre 1617 (première famille, les Hébert) et 1763, année de la cession de la Nouvelle France à la Grande-Bretagne.

Les registres paroissiaux y existent depuis 1616 et le régime britannique a poursuivi les institutions issues de la France. La préservation des documents a été assurée très tôt ainsi que leur dépouillement. Sur place, l’essentiel a déjà été informatisé. En France, on trouvera surtout le monumental Dictionnaire généalogique des familles canadiennes de Cyprien Tanguay.

Les Archives Nationales

Dans la série E, on trouvera les dossiers individuels (pièces d’état civil, états de services et correspondance) des fonctionnaires de l’administration coloniale du XVIIIe siècle (les dossiers ultérieurs sont à Aix-en-Provence).
D’autres sources peuvent y être aussi trouvées : listes de passagers, troupes et personnels civils, prisonniers de guerre, secours aux colons, naturalisations, correspondances Affaires étrangères... On utilisera pour s’y retrouver l’incontournable Guide des recherches sur l’histoire des familles, de Gildas Bernard.

Les Français du Maroc et de Tunisie

Pour le Maroc, le service d’état civil de Nantes (voir adresse ci-dessus) possède tous les registres depuis 1912, date du protectorat.
Les registres de la Tunisie, à partir du début du protectorat (1881), se trouvent à Nantes sur microfilms ou sur reproduction photographiques. Mais les transcriptions étaient parfois tardives, les tables annuelles manquantes ou peu fiables, ce qui oblige à feuilleter les pages une par une.
Pour ces deux pays, il faut se tourner vers les archives consulaires des Affaires étrangères dans le cas d’actes établis avant ou après le protectorat.

Les anciennes colonies françaises

C’est au Centre des Archives d’Outre-Mer d’Aix (voir premier paragraphe) que l’on peut trouver l’état civil et les registres paroissiaux concernant l’Algérie (avant 1832), l’Afrique noire, Saint-Domingue (Haïti), Madagascar, l’Indochine, les comptoirs de l’Inde, la Guyane et Saint-Barthélémy. Le Centre dispose aussi de registres d’hôpitaux, de listes de morts en mer de documents sur les esclaves, de recensements, des fonds de l’enregistrement et des hypothèques et d’actes notariés.
Les archives diocésaines à l’étranger peuvent aussi servir à retrouver un acte manquant (en général un certificat de baptême). Il faut dans tous les cas écrire à l’évêché et non dans les paroisses.

Les autres fonds d’archives

Des ouvrages ou recueils de généalogies concernant l’outre-mer peuvent être trouvés à la Bibliothèque nationale ou dans les bibliothèques d’Aix-en-Provence.

Les archives départementales des ports d’embarquement ont souvent conservé les enregistrements de passagers par compagnie maritime, les listes de colons ou celles de réfugiés.

Les archives des départements et territoires d’outre-mer actuels disposent bien sûr de tous les éléments d’état civil (pour les hommes libres), d’enregistrements, d’hypothèques, d’actes notariés mais aussi des dossiers sur les immigrants indiens, africains ou chinois au XIXe siècle.
Un dépouillement systématique des registres paroissiaux et d’état civil de la Réunion a été réalisé par Camille Ricquebourg et peut être consulté à la Bibliothèque nationale et à la Bibliothèque généalogique. Celle-ci a par ailleurs entrepris le long dépouillement des registres des ports.