Certains ancêtres peuvent être venus de l'étranger, ou de la Savoie et de Nice avant leur rattachement à la France, et avoir demandé leur naturalisation. D'autres ont pu demander un changement de nom. Dans les deux cas, l'étude de leur dossier apporte des précisions utiles.
Les naturalisations
Ce sont les Archives nationales qui détiennent la collection complète, de 1789 à 1930, des demandes de naturalisation, de leur enregistrement et des ordonnances et décrets de naturalisations. Pour le détail des cotes des multiples documents existant, le chercheur se reportera utilement à l'ouvrage de M. Gildas Bernard, Guide des recherches sur l'histoire des familles, publié en 1981 par les Archives nationales.
Le ministère du Travail (sous-direction des naturalisations) gère quant à lui des fichiers de naturalisations postérieures à 1900.
Pour la période 1817-1914, le Bulletin des lois (équivalent de notre Journal officiel), facile à trouver et à consulter, donne les naturalisations qui ont abouti : on retrouve dans ses pages la date de chaque naturalisation, le nom de la personne l’ayant demandé ainsi que sa date et son lieu de naissance (fort utiles pour le généalogiste !) et la référence du décret permettant si besoin de poursuivre la recherche aux Archives nationales. Le Bulletin des lois est disponible dans toutes les bibliothèques importantes ou archives départementales. Si l'on ne connaît pas la date précise, des tables décennales existent, qui indiquent par matière (naturalisations, changements de nom, brevets, etc.) toutes les personnes citées sur une période de dix ans, par ordre alphabétique, avec renvoi aux numéros de page et de volume correspondants.
Les changements de nom
Un changement de nom peut parfois constituer pour le généalogiste un obstacle bien difficile.
Impossible en effet de retrouver l’acte de naissance d’un ancêtre sous son nouveau nom : il faut absolument retrouver l’ancienne forme patronymique pour pouvoir remonter le temps.
Sous l’Ancien Régime, la règle était celle de l’immuabilité du nom de famille... même si l’analphabétisation de la population entraînait souvent des changements inattendus dans les transcriptions, notées phonétiquement ou selon les compétences orthographiques du scribe. C’est donc pour le XIXe siècle que les problèmes peuvent se poser. Par la loi dite de Germinal (1803), Napoléon permet le changement de nom à “toute personne qui aura quelques raisons de changer de nom”.
Lorsqu’ils ont été accordés, les changements de nom font l’objet d’un décret. Pour la période 1817-1914, ils ont été publiés au Bulletin des lois et peuvent y être recherchés comme les naturalisations (voir ci-dessus), indiquant à chaque fois la date de décret l’ancien nom, le nouveau nom, ainsi que la date et le lieu de naissance de l’intéressé, ce qui permet de relancer la recherche généalogique.
Plus faciles à utiliser et couvrant la période 1803-1962, les deux tomes du Dictionnaire des changements de noms de l’archiviste Gérôme, prolongés pour la période 1963-1997 par l’Encyclopédie des changements de noms d’Emmanuel Ratier, peuvent constituer des outils efficaces pour le généalogiste. Ils représentent, pour les XIXe et XXe siècles, un dépouillement alphabétique des Bulletins des lois et du Journal officiel.