Nous avons tous des soldats dans nos arbres généalogiques, ancêtres directs ou bien cousins. Des sources spécifiques permettent de retrouver leur description physique, leur parcours militaire ainsi que tous les éléments d’état civil les concernant.

Les contrôles de 1716 à 1876

De 1716 à 1876, des registres de contrôle de troupes ont été tenus par compagnie. Ils mentionnent pour chaque soldat : le nom de famille, le prénom, le surnom de guerre (systématique sous l’Ancien Régime), le lieu de naissance, l’âge, la signature, la date d’engagement, la description physique, la date de la mort, du congé définitif, du changement d’affectation ou de la désertion.

A noter : à partir de 1737, la taille est mentionnée mais souvent de façon mensongère, car le soldat reçoit lors de son engagement un “pourboire” fonction de sa taille !

Comme les changements d’affectation sont indiqués, on peut suivre la trace d’un ancêtre de compagnie en compagnie (Ancien Régime) puis de régiment en régiment (ensuite).
Les soldats sont enregistrés par date d’arrivée au corps. A partir de 1786, des tables alphabétiques existent. Avant, rien. Pour pouvoir trouver le bon registre de contrôle avant 1786, il est nécessaire de connaître le nom du capitaine de la compagnie.
Ces documents sont tous détenus aux archives militaires de Vincennes (château de Vincennes).

Les pensions de 1801 à 1914

Quand des pensions ont été attribuées, les dossiers, qui contiennent l’état civil du soldat et ses états de service, sont conservés aux archives militaires de Vincennes. Mais ceux des soldats et sous-officiers représentent une telle masse qu’ils ne sont pas communicables.
La meilleure façon d’accéder aux informations sur les pensions est d’utiliser le Bulletin des lois, qui récapitule toutes les informations.

Les recensements militaires

Ils sont à rechercher dans les archives départementales du lieu de naissance (et non du lieu d’habitation) de chaque conscrit, en série R (affaires militaires). Ils existent depuis le tout début du XIXe siècle.
Jusqu’en 1815, ils sont appelés “listes de tirage au sort”. En effet, on tirait chaque année au sort le nombre de jeunes gens appelés sous les drapeaux. Celui qui tirait un “mauvais numéro” pouvait au besoin l’échanger contre un bon numéro et payer ainsi un remplaçant pour y aller à sa place. Les listes donnent pour chaque conscrit : le numéro d’ordre dans le contingent, ses nom, prénoms, surnom, son degré d’instruction, sa taille et sa profession, ses date et lieu de naissance, sa filiation et le domicile de ses parents, le motif d’exemption éventuelle et la décision du Conseil de révision, les nom et prénoms du remplaçant éventuel.
De 1815 à 1867, on trouve des “listes du contingent” qui donnent les mêmes informations mais en plus le signalement complet du conscrit, sa date d’incorporation et son unité d’affectation.
A partir de 1867 (1859 pour Paris), ce sont les “registres matricules” qui vont les remplacer. En plus des informations précédentes, ils vont détailler

  • son niveau d’instruction (de 0 “ne sait ni lire ni écrire” à 5 “bachelier, licencié, etc. avec indication du diplôme)
  • des renseignements divers (connaissance de la musique, de l’équitation, pratique de la bicyclette, de la colombophilie, de la natation, du tir, de la gymnastique...)
  • la carrière et les mutations : toutes les informations seront en effet reportées dans ce registre jusqu’à la retraite du militaire.