Plongez dans l’enquête passionnante qui a permis de percer le mystère de l’origine d’Eugénie Leroy, longtemps restée insaisissable. Grâce à un patient travail d’exploration des archives et de recoupement des indices, cette énigme généalogique a finalement été résolue.

 

Des débuts peu prometteurs

Tout commence avec l’acte de naissance d’Armantine Virginie Leroy, née le 6 mai 1896 à Blois. Celui-ci mentionne qu’elle est la fille d’Eugénie Leroy, domestique, âgé de 29 ans né à à Gy, dans le Loir-et-Cher. Une piste précieuse… qui se révèle vite décevante : aucune trace d’une Eugénie Leroy née à Gy-en-Sologne autour de 1867.

L’âge est-il erroné ? Le lieu de naissance inexact ? Eugénie est-il même son vrai prénom ?

La consultation de l’acte de mariage d’Armantine n’apporte rien de plus : le nom de la mère y figure, mais sans mention de résidence, de statut (vivante ou décédée) ni d’informations supplémentaires. Une impasse s’installe.

 

Une piste à Chabris… dans l’Indre

Cependant, lors d’une recherche, une découverte attire l’attention : en 1931, une Eugénie Leroy, domestique née à Gy en 1867, est recensée à Chabris, dans l’Indre. Cette femme correspond en tout point à la personne recherchée. On sait donc qu’elle était encore vivante en 1931, mais son origine exacte reste à confirmer.


Étendre la recherche : le patronyme Leroy

Il devient alors nécessaire d’élargir les recherches au seul nom Leroy, sans tenir compte du prénom, afin de découvrir des actes susceptibles de faire émerger de nouveaux indices.

C’est ainsi qu’on découvre l’acte de naissance d’un certain Eugène Leroy, né en 1891 à Gy, reconnu par sa mère, Eugénie Leroy, alors âgée de 25 ans. Il est précisé qu’elle a accouché chez sa sœur, Marie Leroy, épouse de François Germain.

Cet acte nous apporte deux nouvelles informations capitales : Eugénie avait un autre enfant avant Armantine, et elle avait une sœur, Marie, mariée à François Germain.

 

Retour vers les parents : Jean Leroy et Marguerite Bailly

Pour remonter plus loin, il faut retrouver le mariage de Marie Leroy et François Germain. Celui-ci a eu lieu en 1884. L’acte nous apprend que Marie est née le 31 août 1857 à Gy, fille de Jean Leroy (décédé en 1869 à Selles-sur-Cher) et de Marguerite Bailly.

 

Grâce à cela, nous avons enfin les noms des parents d’Eugénie.

 

L’acte de naissance enfin retrouvé

En recherchant des  naissances Leroy, sans prénoms vers 1867 dans un rayon de 20 km autour de Gy, une naissance attire l’attention : celle d’une Armantine Leroy, née en 1867 à Billy.

Son acte de naissance confirme qu’elle est bien fille de Jean Leroy et de Marguerite Bailly. Tout coïncide.

Cela doit être elle, Armantine se fait appeler Eugénie dans la vie courante, et donne à sa propre fille le prénom Armantine, comme pour transmettre son prénom d’origine.

L’acte de naissance mentionne également son décès, survenu le 8 avril 1953 à Jouarre.

 

Une confirmation inattendue !

La consultation des tables de successions et absences de Seine-et-Marne confirme ce décès au bureau de Coulommiers. L’enregistrement mentionne une certaine Eugénie Armandine Leroy, décédée à Jouarre le 8 avril 1953. Une petite erreur sur le prénom "Armantine" (écrit "Armandine") ne change rien à l’identification, puisque "Eugénie" y figure également.

Le doute n’est plus permis : Eugénie et Armantine ne font qu’une seule et même personne.

Il reste à demander l’acte de décès à la mairie de Jouarre pour en obtenir les détails complets.

 

Cette enquête montre à quel point il est essentiel d’élargir ses recherches, de recouper les informations et surtout, de rester vigilant face aux variations de prénoms. Eugénie, née Armantine, a su garder son mystère… jusqu’à ce que les archives parlent enfin.